Bonjour !

Le bonheur, Hannah l'a trouvé. Epouse de médecin, mère de famille, c'est une femme comblée. Le gentil garçon, rencontré à l'université et épousé au mépris de ses parents, s'est révélé un mari parfait.

Sa route a pourtant dévié, l'espace d'une nuit, des années auparavant. Celle qui sut passer entre les gouttes de la contestation politique des années 1970 se voit accusée aujourd'hui des agissements les plus subversifs. Alors qu'elle observe son existence sombrer dans l'anarchie, Hannah va prendre les armes… 

"Ma petite Romane, on se connaît depuis longtemps, il faut que je vous dise : je vous ai vue sortir en larmes du bureau de ce pneumologue à Marseille. Pourquoi vous cachiez-vous sous une perruque rousse ?"

Romane, 39 ans, regarde avec incrédulité la vieille dame qui vient lui parler. Jamais Romane n'a mis les pieds à Marseille. Mais un élément l'intrigue, car il résonne étrangement avec un détail connu de Romane seule : sa véritable couleur de cheveux est un roux flamboyant, qu'elle déteste et masque depuis l'adolescent sous un classique châtain.

Qui était à Marseille ?

Troublée par l'impression que ce mystère répond au vide qu'elle ressent depuis toujours, Romane décide de partir à la recherche de cette autre elle-même. En cheminant vers la vérité, elle se lance à corps perdu dans un étonnant voyage entre rires et douleurs.

Après avoir passé de bons moments avec les deux premiers tomes de la saga DIMILY, j'étais pressée de découvrir ce troisième tome, qui répond à de nombreuses questions que je me posais depuis le début. Cette suite m'a beaucoup plu et, finalement, je suis ravie d'avoir laissé une chance à cette saga qui ne m'avait jamais vraiment attirée à cause de son fort aspect jeunesse et de tout le bruit qu'elle a fait lorsque le premier tome a été publié.

Nous retrouvons Eden et Tyler pour un troisième été. Mais les choses ont bien changé par rapport aux années précédentes. Tout le monde est au courant de leur histoire d'amour et l'équilibre familial est fortement perturbé. Tandis que le père d'Eden et Jamie rejettent fortement cette relation, la mère de Tyler et Chase essayent de temporiser pour ne pas que la famille éclate à tout jamais. La situation dérape lorsque Tyler fait son retour à Santa Monica au début de l'été…

"Nous avons passé ces trois dernières années à nous battre pour que les autres nous acceptent, alors que les deux seules personnes qui devaient nous accepter, c'était nous-mêmes."

C'est dans ce troisième tome que j'ai préféré les personnages. Ils ne sont plus les gamins immatures du début, qui ne pensent qu'à faire la fête. Eden et Tyler ont tous les deux bien changé. Ce dernier m'a beaucoup touchée car il se dévoile entièrement. Sa carapace du premier tome est définitivement tombée et ça fait du bien de voir un jeune homme qui se révèle, qui avoue ses sentiments et qui accepte son passé pour devenir quelqu'un de meilleur. J'ai eu beaucoup de peine pour Eden, notamment au début du roman : je n'ose imaginer tous les comportements haineux auxquels elle a été confrontée suite à la découverte de sa relation avec Tyler. Je l'ai trouvée très courageuse de rester elle-même et de ne pas écouter les rumeurs et autres méchancetés qui circulaient sur eux. Cela m'a vraiment fait plaisir de la voir comme ça car son comportement m'avait déçue dans le tome précédent.

On retrouve évidemment tous les personnages secondaires qui gravitent autour de nos deux héros depuis le début de l'histoire. Je trouve que dans l'ensemble, ils restent tous fidèles à eux-mêmes. Mention spéciale pour Dave qui devient de plus en plus méchant et infernal au fil des tomes. C'est un personnage que j'aurais détesté du début à la fin ! Quelques nouveaux personnages font leur apparition et apportent une touche de renouveau, qui fait du bien pour ne pas se lasser de tous les personnages déjà présents. 

"Parfois, ça vaut le coup de prendre des risques."

Nous découvrons une fois de plus une ville des Etats-Unis dans ce troisième tome. Direction Portland, la ville d'où Eden et sa mère sont originaires ! Le décor est très bien planté, je me suis facilement imaginée les lieux dans mon esprit. Cette plongée dans une ville américaine est vraiment quelque chose que j'aime dans les romans de cette saga. Par ailleurs, j'ai beaucoup aimé le message que j'ai cru déceler au fil des pages. Il est question de pardon et de tolérance. 

Le style d'Estelle Maskame n'est pas exceptionnel mais il a su me faire passer de délicieux moments, aux côtés d'Eden et Tyler. Je suis vraiment impressionnée par cette autrice, qui a réussi à créer une belle saga, où tout se tient, à seulement 17 ans. Did I mention I love you ? n'est certainement pas une saga dont je me souviendrai parfaitement toute ma vie mais c'est une histoire d'amour difficile, qui pousse le lecteur à s'interroger sur les normes imposées par la société. Peu de temps après avoir terminé ce dernier tome, j'ai appris la sortie de Just Don't Mention It, qui reprend l'histoire du premier tome mais avec le point de Tyler. Je lirai certainement ce roman lorsque j'aurai envie d'une histoire plus détente !

La bibliothèque des cœurs cabossés est un roman qui avait beaucoup fait parler de lui au moment de sa parution. Je me rappelle l'avoir inscrit dans ma wishlist mais je l'ai complètement oublié jusqu'au jour où je suis tombée dessus par hasard à la bibliothèque. Je l'ai donc emprunté, ne sachant pas vraiment à quoi m'attendre. Finalement, ce roman a été une bonne lecture mais je n'en garderai pas un souvenir impérissable. 

Sara Lindqvist est une Suédoise de 28 ans, passionnée par la lecture. Son amour pour les livres l'a poussée à entamer une correspondance avec Amy Harris, une Américaine de 65 ans, elle aussi mordue de livres. Les discussions entre les deux femmes se limitent aux lettres jusqu'au jour où 2 ans plus tard, Sara se rend aux Etats-Unis, acceptant l'invitation de son amie à découvrir le pays aux cinquante états. Mais lorsque Sara atterrit dans la minuscule ville d'Iowa où vit Amy, elle découvre que cette dernière n'est plus de ce monde. Evidemment, au-delà de la douleur émotionnelle que Sara ressent, c'est aussi un choc : que va-t-elle faire à Broken Wheel où elle ne connaît plus personne ?  

"Tu sens ? Des livres neufs. Des aventures pas encore lues. Des amis dont on n'a pas encore fait la connaissance, des heures d'escapade hors de la réalité qui attendent."

Sara est un personnage qui me laisse un sentiment mitigé. En effet, je l'ai bien aimée car elle est d'une gentillesse rare. Elle prend de chouettes initiatives pour rendre hommage à Amy et c'est touchant. Mais, d'un autre côté, je trouve qu'elle manque un peu de caractère. Je pense que parfois, elle se laisse trop marcher dessus par les autres, c'est dommage. Sa relation avec Tom m'a plu même si elle est (très) longue à se mettre en route. Il y a beaucoup de personnages secondaires et ils sont tous intéressants à leur façon. Comme Sara, j'ai observé les habitants de Broken Wheel. Au moment où je lisais le roman, je regardais la série Gilmore Girls et je retrouvais les mêmes caractéristiques de la vie dans une petite bourgade américaine dans le livre et dans la série.

Les livres permettent de faire de belles rencontres et ce roman en est le parfait exemple. Traverser un océan et atterrir seul dans un pays que l'on ne connaît pas, il faut oser le faire tout de même ! Sans surprise, l'intrigue m'a plu. En même temps, c'est compliqué pour moi de ne pas aimer du tout un livre qui parle de livres. J'ai pris plaisir à suivre les aventures de Sara. Cependant, certains passages sont vraiment trop lents. Je m'ennuyais parfois à cause du manque d'action. Le livre aurait peut-être gagné en légèreté en coupant quelques moments, peu utiles à mes yeux.

"Quelle terrible prise de conscience : savoir qu'il y avait tant de livres qu'elle ne toucherait jamais, tant d'histoires qui se poursuivraient sans elle, tant d'auteurs anciens qu'elle n'aurait pas le temps de découvrir !"

Malgré des longueurs et une héroïne parfois un peu fade, La bibliothèque des cœurs cabossés est une lecture sympathique, qui rend un bel hommage à tous les amoureux des livres. 

Chanson douce  est un roman que j'ai lu deux fois. La première fois remonte à 2017 et la seconde, à quelques semaines. J'ai voulu le relire en apprenant qu'un film adapté du livre allait sortir bientôt. Les deux fois, j'ai ressenti les mêmes sensations en le lisant : une forme de gêne qui devient de plus en plus angoissante au fil des pages pour se transformer à la fin en horreur absolue.

Chanson douce, c'est l'histoire d'une famille parisienne, composée des parents Myriam et Paul et des enfants, Milan et Adam. Une nounou, Louise, vient se greffer à cette famille. En effet, après avoir consacré plusieurs années à l'éducation de ses enfants, Myriam reprend son travail d'avocate. Au fil des semaines, Louise s'immisce de plus en plus dans la vie de cette famille. Il faut dire que son excellent travail réjouit Myriam et Paul. Mais la situation finit par leur échapper… pour le pire.

"Elle marchait dans la rue comme dans un décor de cinéma dont elle aurait été absente, spectatrice invisible du mouvement des hommes. Tout le monde semblait avoir quelque part où aller."

Décrire ce que j'ai ressenti au niveau des personnages est très compliqué. En effet, je ne me suis attachée à aucun personnage et je n'en ai apprécié aucun. Pourtant, ils sont tous particulièrement bien construits. Mais justement, ils sont si bien construits et tant "réels" qu'ils me faisaient peur. En fait, les personnages sont là pour montrer les dérives d'une société comme celle qui exige la mère parfaite, une femme qui fait de beaux enfants, s'en occupe, mais doit continuer à être une épouse formidable, à s'occuper des tâches ménagères et à travailler. Ou encore, la difficile relation et le lien de subordination entre employeur et employé, et tout particulièrement quand l'employé travaille au sein du foyer de l'employeur. Où sont les limites ? Pour tout de même parler un peu plus en détails des personnages, j'ai trouvé que Louise était une femme glaçante. J'avais presque peur d'elle, même si elle n'existe pas. 

Au niveau de l'intrigue, nous n'avons finalement pas de surprise. La première page du livre nous révèle ce qu'il se passe à la fin et le roman consiste à nous révéler comment ce dénouement a pu arriver. L'écriture de Leïla Slimani est tout simplement grandiose. Elle réussit à installer la menace au fil des pages, une menace qui grandit à mesure que Louise s'ancre dans le quotidien de la famille. Le rythme est lancinant et créé une angoisse constante. Par ailleurs, j'ai beaucoup aimé la façon dont l'autrice dépeint les modes de vie actuels, dont j'ai précédemment parlés. J'ai été particulièrement touchée par le portrait dressé de ces gens sans beaucoup de revenus, qui vivent dans l'ombre de la société, dans la peur de chaque fin de mois. Ça fait mal de se dire qu'il y a des millions de personnes dans cette situation, rien que dans notre pays. 

"Son visage est comme une mer paisible dont personne ne pourrait soupçonner les abysses."

Au cours de mes deux lectures, j'ai été tenue en haleine du début à la fin, même si je connaissais déjà les détails de l'histoire la seconde fois. Leïla Slimani fait preuve d'une efficacité romanesque hors pair. Chanson douce est un roman qui m'a fait peur, qui m'a dérangée tant les événements qui se passent sont criants de réalisme. J'ai fait lire ce roman à ma mère et son avis est similaire au mien. C'est un livre qui ne laisse personne indifférent. Je vous le recommande grandement si vous ne l'avez pas déjà lu ! Je suis curieuse de découvrir le film dans quelques jours, j'espère qu'il saura retransmettre ce malaise prégnant du début à la fin.