Résumé

Camille, jeune fleuriste qui rêve sa vie, visite des appartements qu'elle n'a aucune intention d'acheter.

Marguerite, quatre-vingt-sept ans, met en vente son appartement qu'elle s'est pourtant juré de ne jamais quitter.

Derrière leurs fenêtres qui se font face, dans cette rue parisienne, la vie de l'une n'apparaît à l'autre qu'en reflet. Les mensonges de Camille à son entourage et les secrets de Marguerite enfouis soigneusement depuis l'enfance se croisent et se répondent.

Comment prendre sa vie à bras-le-corps quand on a décidé d'en vivre une autre ?

Mon avis

J’ai acheté La somme de nos vies au salon Saint-Maur en poche. Sophie Astrabie était présente au salon et mon échange avec elle m’a convaincue de lire son roman ! Et je suis ravie de cet achat puisque l’histoire de Camille, Marguerite et Thomas m’a beaucoup touchée, ils forment un trio attachant.

 

Camille adore son métier de fleuriste. Le problème ? Sa famille n’est pas au courant qu’elle a abandonné ses études de droit pour sa passion des fleurs. Empêtrée dans son mensonge, Camille a de plus en plus de mal à s’épanouir. Sur un coup de tête, elle entre dans une agence immobilière et fait croire à Thomas, agent immobilier, qu’elle souhaite investir. Marguerite souffre de sa solitude et cela s’aggrave lorsqu’on son amie Jeanne décède. Au plus mal, elle a l’idée farfelue de mettre son appartement en vente, uniquement pour avoir de la visite. C’est auprès de Thomas qu’elle se tourne pour gérer sa pseudo-vente.

 

« Il ne faut pas être en deuil pour une vie que l’on n’a jamais voulue, Camille. »

 

Dans ce roman, Sophie Astrabie dresse les portraits de trois personnages convaincants. Je me suis particulièrement reconnue en Camille, avec cette pression de ne pas décevoir ses parents. Ce n’est pas facile de se libérer de cette pression, même après avoir quitté le nid familial ! J’ai adoré tous les moments où Camille est dans sa boutique, la tête pleine d’idées pour attirer de nouveaux clients. Marguerite m’a beaucoup touchée, je pense qu’elle représente bien une partie des retraités, nombreux à souffrir de la solitude. Thomas est lui aussi un personnage sympathique, touchant par sa sincérité presque enfantine. Progressivement, ils tissent des liens tous les trois, révèlent leurs secrets et se libèrent des poids qui les emprisonnaient.

 

J’ai beaucoup apprécié la plume de Sophie Astrabie, je l’ai trouvée légère et poétique. Le cadre de l’histoire, dans les rues de Paris, m’a évidemment plu. C’est toujours une belle expérience pour moi de retrouver ma ville couchée sur papier.

 

« Paris coule dans ses veines depuis sa plus tendre enfance et elle ne s'imagine pas vivre ailleurs. Sans doute parce qu'elle ne l'a jamais fait. »

 

La somme de nos vies est donc une belle découverte, je suis heureuse d’avoir suivi mon instinct. Je lirai pour sûr le dernier roman de Sophie Astrabie, d’autant plus que je trouve la couverture magnifique !