Leurs enfants après eux - Nicolas Mathieu
février 27, 2019
Août 1992. Une vallée perdue quelque part dans l'Est, des hauts-fourneaux qui ne brûlent plus, un lac, un après-midi de canicule. Anthony a quatorze ans, et avec son cousin, pour tuer l'ennui, il décide de voler un canoë et d'aller voir ce qui se passe de l'autre côté, sur la fameuse plage des culs-nus. Au bout, ce sera pour Anthony le premier amour, le premier été, celui qui décide de toute la suite. Ce sera le drame de la vie qui commence.
Avec ce livre, Nicolas Mathieu écrit le roman d'une vallée, d'une époque, de l'adolescence, le récit politique d'une jeunesse qui doit trouver sa voie dans un monde qui meurt. Quatre étés, quatre moments, de Smells Like Tee Spirit à la Coupe du monde 98, pour raconter des vies à toute vitesse dans cette France de l'entre-deux, des villes moyennes et des zones pavillonnaires, de la cambrousse et des ZAC bétonnées. La France du Picon et de Johnny Hallyday, des fêtes foraines et d'Intervilles, des hommes usés au travail et des amoureuses fanées à vingt ans. Un pays loin des comptoirs de la mondialisation, pris entre la nostalgie et le déclin, la décence et la rage.
J'ai découvert Leurs enfants après eux lors de sa nomination au prix Goncourt. Le résumé m'avait beaucoup plu mais je ne me l'étais pas procuré. J'étais donc très heureuse de le découvrir à la bibliothèque près de chez moi ! Je l'ai immédiatement pris et j'avais hâte de me plonger dans ce pavé, qui me ferait oublier le froid de l'hiver. Malheureusement, je fus assez déçue de cette lecture. Je trouve qu'elle comporte beaucoup de longueurs et je ne me suis pas attachée aux personnages.
Nous suivons la vie de plusieurs adolescents, habitant dans l'Est de la France. On les découvre grandir puisque le roman débute sur l'été 1992 et s'achève sur l'été 1998. Tous ces jeunes, Hacine, Steph, Anthony ou encore le cousin, n'ont pas une vie facile. Ils ont des parents alcooliques, ils se droguent, ils commettent des délits… Leurs enfants après eux dépeint donc une France des années 90, une France où la misère sociale touche beaucoup de monde.
"L'éducation est un grand mot, on peut le mettre dans des livres et des circulaires. En réalité, tout le monde fait ce qu'il peut."
Comme je l'ai dit plus haut, je ne me suis pas attachée aux personnages. Aucun ne m'a touchée. Leurs préoccupations sont loin d'être les miennes, je trouve que tous les personnages sont caricaturaux. Alors oui, je suis sûre qu'il a existé une France comme celle-ci (et elle existe toujours d'ailleurs). Mais c'était… trop. Ils apparaissent tous comme des "beaufs", seulement intéressés par la fumette, l'alcool et le sexe. Les parents comme les enfants donnent l'image de Français abattus, qui ne veulent rien faire pour s'en sortir. Je ne sais pas quel était le but de Nicolas Mathieu mais j'étais limite dégoûtée des personnages.
Quant à l'histoire, je n'ai pas accroché non plus. J'ai trouvé le roman extrêmement long, avec peu d'actions. Au final, ce sont les mêmes choses qui se répètent été après été : les personnages zonent, se plaignent de la chaleur, vont acheter leur mauvaise bière à la supérette du coin… Je me suis vraiment ennuyée pendant la lecture, j'avais du mal à me motiver pour avancer. Il m'a fallu un voyage de 7h de train pour me dire que c'était l'occasion de me plonger une bonne fois pour toute dans le roman. Le style n'a pas convaincue non plus. Il y a des passages très vulgaires et j'ai horreur de ça quand je lis. Je veux bien que des termes crus soient utilisés pour mieux "dépeindre" le réel mais là c'était vraiment trop. De plus, le roman m'a vraiment plombée. Il n'y a rien de joyeux ou de positif dedans.
"Puisque dans la vie, tout allait en s'amenuisant, vous échappait, finissait en poussière, il résolut de s'enrichir."
C'était le premier prix Goncourt que je lisais et je suis triste de ne pas avoir aimé ma lecture… Ma chronique est courte mais je ne sais vraiment pas quoi dire de plus dessus. J'espère tout de même que certaines personnes auront su accroché et saisir ce que Nicolas Mathieu voulait faire passer à travers Leurs enfants après eux.
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