Les gratitudes - Delphine de Vigan

mars 18, 2021


Résumé

« Je suis orthophoniste. Je travaille avec les mots et avec le silence. Les non-dits. Je travaille avec la honte, le secret, les regrets. Je travaille avec l’absence, les souvenirs disparus, et ceux qui ressurgissent, au détour d’un prénom, d’une image, d’un mot. Je travaille avec les douleurs d’hier et celles d’aujourd’hui. Les confidences.

Et la peur de mourir.

Cela fait partie de mon métier.

Mais ce qui continue de m’étonner, ce qui me sidère même, ce qui encore aujourd’hui, après plus de dix ans de pratique, me coupe parfois littéralement le souffle, c'est la pérennité des douleurs d’enfance. Une empreinte ardente, incandescente, malgré les années. Qui ne s’efface pas. »

 

Michka est en train de perdre peu à peu l’usage de la parole. Autour d’elles, deux personnes se retrouvent : Marie, une jeune femme dont elle est très proche, et Jérôme, l’orthophoniste chargé de la suivre.


Mon avis

Delphine de Vigan est une autrice qui a une place particulière dans mon cœur. Plusieurs de ses romans m’ont profondément marquée et c’est toujours un vrai plaisir de la lire. J’étais donc curieuse de découvrir son dernier roman, Les gratitudes.

 

Dans ce dernier, nous (re)découvrons l’importance des mots et notamment d’un en particulier : merci. En effet, Michka est placée en maison de retraite ; elle perd progressivement la mémoire et vivre seule devient dangereux pour elle. Trois personnes viennent régulièrement lui rendre visite, dont deux qui sont également narrateurs dans ce roman : Jérôme, son orthophoniste et Marie, une voisine qui est comme une fille pour elle. On suit le quotidien de la vieille dame, entre exercices avec Jérôme pour réveiller sa mémoire et discussions avec Marie, lors de ses visites.

 

« On croit toujours qu'on a le temps de dire les choses, et puis soudain c'est trop tard. »

 

Michka est un personnage qu’on ne peut qu’apprécier. Malgré son aphasie (elle oublie les mots), elle reste drôle, curieuse des autres qui l’entourent. Les relations qu’elle entretient avec Jérôme et Marie sont différentes, mais belles chacune à leur manière. Ces derniers sont de formidables amis pour Michka. Ils essayent de l’aider du mieux qu’ils peuvent, tels deux remparts pour contrer la maladie.

 

Delphine de Vigan écrit avec brio ces moments difficiles de perte d’autonomie, de perte d’espoir en l’avenir, de résilience à son destin. Les sujets abordés sont loin d’être joyeux mais la plume de l’autrice les embellit. Tout n’est que douceur, loin du pathétique dans lequel il serait facile de tomber. Delphine de Vigan nous montre habilement à quel point les mots nous font vivre : sans eux, on sombre bien trop vite.

 

Bravo à l’autrice pour ce livre si simple, si tendre, si juste. Les gratitudes est un roman court mais intense par la puissance des émotions qu’il nous fait vivre. Vivement que je découvre Les enfants sont rois, son nouveau roman, qui sort aujourd’hui en librairie !


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2 commentaires

  1. J'aime bien ce que fait Delphine de Vigan et bizarrement, je n'ai jamais entendu parler de ce livre alors que pourtant il semble vraiment bien.

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    Réponses
    1. C'est son dernier roman ! Donc il n'a pas encore la même popularité que les autres. Mais je te le confirme, il est vraiment bien !

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