Résumé

J'ai tout juste dix-huit ans. Je vis chez mes parents. Je vais plus au lycée et j'ai pas de boulot. Je picole trop et je me bourre de médocs. Comment peut-elle croire que je suis capable de la protéger, de lui offrir quoi que ce soit de plus ou de mieux que son mec ?

Depuis qu'on roule elle m'a pas posé la moindre question. Elle m'a même pas demandé où on allait exactement. Je lui ai juste dit que je connaissais un endroit où on serait pénards. Et ça a semblé lui suffire...

Mon avis

Après avoir beaucoup aimé La tête sous l’eau, j’étais curieuse de découvrir l’autre roman d’Olivier Adam publié dans la Collection R : Les roches rouges. J’avais fait le choix de ne pas lire la quatrième de couverture avant de me plonger dans cette lecture et donc, je ne m’attendais pas à grand-chose. Mais ce qui est sûr, c’est que je ne m’attendais pas à une histoire si forte, profondément ancrée dans l’actualité.

 

Leila et Antoine mènent tous deux une vie bien triste. Elle, elle vit sous la coupe d’Alex, son mari. Jeune maman d’un petit Gabi, elle subit les coups et les humiliations d’Alex pour ne pas que la colère de ce dernier se tourne vers leur jeune fils. Antoine, lui, n’est plus que l’ombre de lui-même : il enchaîne les joints et se shoote aux médocs pour calmer ses remords. Ces deux âmes en peine se rencontrent à Pole Emploi. Au fil de leurs discussions, ils se rapprochent et deviennent amants. Mais Alex découvre la liaison de sa femme et perd totalement les pédales. Pour se protéger, Leila et Antoine n’ont qu’une seule solution : fuir.

 

« Les familles sont tellement pleines de mystères. Si opaques. De loin, tout paraît simple mais quand on s'approche, c'est gorgé de secrets dégueulasses, de silences qui cachent des trucs pas clairs, inavouables. »

 

Les roches rouges, c’est donc l’histoire d’une fuite, celles de deux jeunes personnes écorchées vives, profondément attachantes et criantes de vérité. Ce ne sont pas des personnages auxquels je me suis identifiée mais j’avais profondément envie de les voir s’en sortir. J’ai beaucoup aimé ce duo, qui affronte ce qui lui arrive avec courage et résilience.

 

Les sujets abordés dans ce roman sont extrêmement lourds : violences conjugales, drogue, inceste, deuil… C’est une lecture forte mais pas évidente pour tous. La plume d’Olivier Adam est vive, tranchante, puissante, et permet de rendre l’intrigue réaliste. Le seul « moins bien » a été la fin. Elle est venue trop vite à mon goût et je l’ai ainsi trouvée un peu bâclée.

 

« Souvent quand je marche je regarde à l'intérieur des maisons et ça me fait tellement envie, la vie que mènent les gens. La vie normale. Des fois je me retiens de rentrer chez les autres et de leur demander de m'accueillir, de m'intégrer à leur cercle et de m'expliquer comment ça marche. Comment on fait. »

 

Ce roman coup de poing m’a beaucoup touchée et m’a permis de me rendre encore plus compte des drames qui ont lieu tous les jours dans les foyers. C’est essentiel que le sujet des violences conjugales soit abordé ainsi dans la littérature « jeunesse ». Merci Olivier Adam !