Résumé
Celles qui restent est une histoire de sœurs. De femmes.
De liens si puissants que les rompre bouleverse tout.
Clara est l’aînée, la sage, l’exemple à suivre. Celle qui fait tout
comme il se doit, quitte à grincer des dents en se forçant à sourire.
Constance est la cadette. Si discrète, qu’on en oublie qu’elle existe…
jusqu’à ce qu’elle décide de cesser d’exister en se jetant du haut d’un pont.
Lucy est la benjamine. Celle qui rit trop fort, parle trop fort, vit
trop fort. Parce qu’elle a peur qu’on l’oublie.
Mais il y a aussi Marielle, qui elle, n’a ni sœur, ni frère, ni enfant,
tout juste un vieux chien obèse. Celle qui a consacré sa vie aux autres pensait
arriver au bout de son chemin dans l’indifférence, jusqu’à ce qu’un ange vêtu d’un
manteau rouge se jette d’un pont, juste devant elle, et remette tout en
question.
Mon avis
Celles qui
restent est un roman qui m’a fait de l’œil dès sa sortie en librairie et
les nombreux avis élogieux que j’ai vu passer à son propos m’ont convaincue de
le mettre sur ma liste de cadeaux de Noël. Le Père Noël a été très sympa puisqu’il
me l’a apporté. Ni une ni deux, je me suis plongée dans l’histoire de Clara,
Constance et Lucy, trois sœurs qui m’ont profondément bouleversée.
Pas de surprise
quant à l’intrigue puisque la quatrième de couverture révèle le drame qui va
briser la famille de Clara, Lucy et Constance : cette dernière se suicide
en se jetant d’un pont. Ses deux sœurs sont sous le choc et surtout, dans l’incompréhension.
Pourquoi Constance a-t-elle mis fin à ses jours ? Rien ne laissait présager
un tel acte de sa part. Clara et Lucy, totalement perdues dans leur quotidien
sans Constance, vont chercher à comprendre les raisons qui l’ont poussée au suicide.
« On
dit que la douleur s’atténue avec le temps. C’est faux. On apprend à vivre
avec, c’est tout. Tu vas me traiter de folle, mais cette douleur, je l’aime,
moi. Je l’aime tellement que je ne pourrais pas survivre sans elle, puisque je
ne peux pas vivre sans toi. Ton absence, c’est tout ce qui me reste de toi. »
Clara, Lucy et
Constance, trois sœurs totalement différentes les unes des autres mais extrêmement
liées. Clara, l’aînée, fait de son mieux depuis son plus jeune âge pour s’occuper
de ses sœurs, afin de pallier l’absence de leur mère dépressive. Elle fait toujours
ce qu’on attend d’elle, pour ne jamais décevoir les autres. Mais la mort de sa sœur
la brise totalement et la Clara parfaite disparaît. Elle devient plus
authentique. J’ai adoré Clara, la voir évoluer en même temps qu’elle faisait
son deuil. Lucy, la plus jeune des sœurs, est également brisée par la
disparition de Constance. Mais elle ne se laisse pas abattre et les rôles s’inversent :
elle tente tant bien que mal de protéger sa sœur aînée. Lucy, c’est une femme
intrépide, drôle, avec du caractère. Elle aussi change après le drame. Elle s’assagit,
se questionne sur elle-même et ose se lancer dans son plus grand rêve. Enfin, c’est
difficile de dire quelque chose sur Constance car on la fréquente peu. Mais
lorsque l’on comprend les raisons qui l’ont poussée à se suicider, on réalise
que c’est une femme en or. Il y a une quatrième femme qui a son importance dans
l’histoire : Marielle, qui se trouve au mauvais endroit, au mauvais
moment. Elle aussi va voir sa vie bouleversée par la mort de Constance.
L’intrigue est
finalement très simple : on suit Clara et Lucy dans leur nouveau
quotidien, sans Constance. On est confrontés de plein fouet aux différentes
étapes du deuil. Avec une plume à la fois forte et sensible, Samuelle Barbier
écrit à merveilles sur le deuil, la mort, la vie sans l’être aimé. La route
pour retrouver un semblant de bonheur est difficile, pleine d’embûches, mais il
y a toujours la lumière au bout. Beaucoup d’émotions sont transmises dans ce
roman, au chapitres courts mais puissants. Il n’est à aucun moment larmoyant et
ennuyeux. Il est tout simplement juste.
« Ça
fait mal de perdre quelqu’un qu’on aime. Inutile de chercher à la quantifier.
Ça fait mal, un point c’est tout. Mal de se lever, mal de respirer, mal de
manger, mal de se doucher. On sent comme des courbatures partout tout le temps. »
Celles qui restent est donc une excellente lecture et même un coup de cœur. Les histoires de sœurs me touchent toujours et celle-ci m’a happée du début à la fin. Je me suis facilement mise à la place des personnages, ayant moi aussi une sœur. Un petit bijou d’écriture, un attachement certain pour la plume de Samuelle Barbier. Je n’ai plus qu’à découvrir son premier roman !