Starr a seize ans, elle est noire et vit dans un quartier rythmé par les guerres entre gangs et les descentes de police. Tous les jours, elle rejoint son lycée blanc situé dans une banlieue chic ; tous les jours, elle fait le grand écart entre ces deux mondes.
Sa vie vole en éclats le soir où son ami Khalil est tué. Sous ses yeux, de trois balles dans le dos. Par un policier trop nerveux.
Starr est la seule témoin. Et tandis que son quartier s'embrase, tandis que la police cherche à enterrer l'affaire, Starr va apprendre à redresser la tête.
The hate u give est un roman dont j'avais entendu parler, notamment lorsque son adaptation cinématographique est sortie, il y a quelques semaines. Cependant, je ne m'étais pas tellement penchée sur l'histoire. Lorsque je l'ai découvert à la médiathèque, je l'ai immédiatement pris, curieuse de découvrir pourquoi ce roman a tant plu.
Starr, 16 ans, habite avec sa famille dans un ghetto où la guerre des gangs fait rage. Pour fuir cette tension constante, Starr et son frère Seven sont scolarisés dans un lycée loin du quartier, bien réputé et qui accueille principalement des Blancs. Là-bas, Starr est une autre : malgré sa couleur de peau différente, elle s'est fait des amies et elle a un petit-ami. Elle fait bien attention à séparer ces deux mondes. Cependant, ses certitudes vont voler en éclats le jour où Khalil, son meilleur ami, est tué sous ses yeux. Désormais, Starr va devoir assumer qui elle est, au quartier comme au lycée, dans une seule perspective : rendre justice à Khalil.
"Même quand on a tout fait comme il faut, il arrive parfois que les choses tournent mal. Mais il faut persister, c'est ça la clé."
Starr est une jeune fille que j'ai adorée, dès le début du roman. Le fait qu'elle soit la narratrice nous aide à comprendre ce qu'elle ressent et à s'attacher à elle. C'est un personnage que j'ai trouvé incroyable. Malgré l'immense chagrin de la mort de Khalil et les pressions autour d'elle, elle reste constamment forte et digne. Même si c'est compliqué de se mettre à la place de Starr, le lecteur peut essayer d'imaginer ce qu'elle traverse grâce à cette narration à la première personne. J'ai beaucoup aimé tous les autres personnages : Chris, Seven, Mig Mav, Maya... Ils apportent tous quelque chose à l'histoire, il n'y a aucun personnage en trop. Les personnages sont véritablement travaillés.
Nous sommes rapidement plongés dans le cœur de l'intrigue. Et, malheureusement, cette intrigue est un sujet d'actualité, celui des jeunes Noirs tués par la police. Angie Thomas décrit parfaitement la complexité de la société américaine, ses failles et ses incohérences. The hate u give est le roman de la vérité pour moi. J'ai été bouleversée par certains passages, j'avais du mal à croire que de telles choses pouvaient encore se produire dans un pays aussi développé que les Etats-Unis. Chaque événement du roman est crédible : on se bat pour la vérité auprès de Starr, on tremble avec Kenya face à la colère de King, on prie avec Lisa pour qu'il n'arrive rien de dramatique aux enfants.
"A quoi ça sert d'avoir une voix si c'est pour se taire quand il faudrait parler ?"
Malgré la violence du ghetto, je trouve que beaucoup d'espoir se dégage du livre. Finalement, Starr et ses proches ne perdent jamais espoir. On croit à la justice pour Khalil, on croit à une future fin de guerre des gangs... C'est un roman qui m'a mise en colère tant j'étais effarée des bavures policières non punies et de l'injustice des choses. Angie Thomas a vraiment réalisé une remarquable prouesse avec ce roman. Elle a réussi à nous faire connaître un monde qui nous est étranger et à nous émouvoir avec une écriture simple et juste, sans chichis.
The hate u give est un roman qui m'a prise au tripes et que j'ai eu du mal à lâcher. Je pense que tout le monde devrait le lire tant il est criant de vérité. Je vais très certainement regarder prochainement le film qui en a été tiré, en espérant que la force du roman aura été respectée.