« Notre vie avait-elle irrémédiablement basculé ? Ne serait-elle plus jamais comme avant ? Étrange, cette notion d’avant et d’après. Je sentais que nous venions de perdre quelque chose d'essentiel. Aucune projection dans l’avenir. Aucun espoir. Rien. Le vide. Une ombre planait désormais sur notre vie. Et j’avais peur. Mais cette peur, je devais la canaliser, l’étouffer, l’éloigner, je ne pouvais me permettre de me laisser engloutir. »

Agnès Martin-Lugand est une autrice que j’ai découverte dès son premier roman, Les gens heureux lisent et boivent du café. C’est donc toujours un énorme plaisir de lire son nouvel ouvrage, tous les ans. Afin de ne pas me faire influencer sur les attentes que je pouvais avoir, j’ai ignoré tous les avis que je pouvais voir ici et là sur son nouveau roman, Nos résiliences. L’histoire m’a plu, les sujets abordés qu’ont touchée et Ava est un personnage qui m’a marquée, auquel je me suis identifiée.

Tout semble aller à merveille dans la vie d’Ava. Galeriste de renom, elle est autant épanouie professionnellement que personnellement, aux côtés de son mari Xavier, de leurs deux enfants et de leurs animaux. Mais nous le savons tous, le bonheur ne tient qu’à un fil et, malheureusement, l’équilibre de ce foyer va basculer pour le pire. Comment réagir face à l’inconcevable ? Comment garder espoir ? Comment ne pas sombrer à tout jamais ? Ces questions sont au cœur de Nos résiliences, roman qui porte parfaitement son nom.

« Quand une histoire débute, on est dans l’euphorie, dans le désir insatiable, on veut s’aimer, on veut se prendre, ne jamais être séparés ou alors juste le temps de susciter une frustration jouissive qui sera apaisée dans un corps à corps passionné. »

Ava, l’héroïne principale, est une femme qui m’a profondément touchée. Elle est touchante, attachante et criante de vérité. L’autrice n’en fait pas une femme parfaite, une femme modèle. Ava est une femme qui souffre, qui fait des erreurs en essayant de faire du mieux qu’elle peut et, surtout, qui fait preuve d’un courage indescriptible. Même si elle fait des choix qui ne m’ont pas forcément plu, sa détresse est trop grande pour lui jeter la pierre. Je souffrais et espérais avec elle. Tous les autres personnages sont également terriblement humains. Carmen, Sacha, Idriss… J’ai aimé tous ces personnages si différents les uns des autres, mais tous égaux devant la peur de perdre les êtres aimés. Finalement, le personnage qui m’a moins émue est Xavier. Sa situation est terrible mais, malgré tout, je le trouvais injuste.

Cette histoire de passion amoureuse et de reconstruction m’a emportée, du début à la fin. Finalement, il n’y a pas d’énorme rebondissement au cours de l’intrigue mais j’ai aimé cette simplicité, qui m’a permis de découvrir réellement les personnages. Comme je l’ai dit précédemment, certains choix et comportements des personnages ne m’ont pas forcément convaincue mais ils montrent la complexité du « bon » choix à faire lorsque l’on croit que tout est perdu. La plume d’Agnès Martin-Lugand est toujours aussi douce, belle et puissante. Beaucoup d’émotions m’ont traversée tout au long du roman.

« Même dans une grande histoire d’amour, rien n’est acquis. Il faut sans cesse en prendre soin et l’alimenter. »

Nos résiliences n’est pas un coup de cœur, mais c’est une lecture que je ne suis pas prête d’oublier tant les morceaux de vie distillés çà et là, au fil des pages, m’ont émue et m’ont réfléchir. Une très belle lecture !