Meredith aime Antoine. Eperdument. Mais elle n'est pas prête. Comédienne en devenir, ayant l'impression d'être encore une esquisse d'elle-même, elle veut éviter à leur histoire de tomber dans les mauvais pièges de Cupidon. Alors, il lui faut se poser les bonnes questions : comment s'aimer mieux soi-même, aimer l'autre à la bonne distance, le comprendre, faire vivre la flamme du désir ? Meredith pressent qu'avec ce qu'il faut du travail, d'efforts et d'ouverture, on peut améliorer sa capacité à aimer, son "Amourability".

Son idée ? Profiter de sa prochaine tournée avec sa meilleure amie Rose, pour entreprendre une sorte de "Love Tour". Un tour du Moi, un tour du Nous, un tour de l'Amour.

Aussi, afin de se préparer à vivre pleinement le grand amour avec Antoine, elle doit s'éloigner. Prendre le risque de le perdre pour mieux le retrouver. Ils se donnent 6 mois et 1 jour. Le compte à rebours est lancé, rythmé par les facéties de Cupidon.

Meredith trouvera-t-elle ses réponses avant qu'il ne soit trop tard ?

Ayant bien aimé les deux précédents livres de Raphaëlle Giordano, c'est avec grand plaisir que j'ai emprunté celui-ci à la bibliothèque. De plus, les lecteurs réguliers du blog le savent bien, j'affectionne tout particulièrement les romans d'amour. J'étais donc curieuse de découvrir l'histoire d'amour entre Meredith et Antoine et, surtout, de voir comment l'autrice aborde le thème amoureux dans une perspective de développement personnel. Au final, j'ai passé un bon roman avec Cupidon a des ailes en carton mais j'ai eu du mal à réellement apprécier Meredith.

Ce roman est à trois voix : nous suivons les péripéties amoureuses de trois personnages, Meredith, Antoine et Rose. Meredith, l'héroïne du roman, est comédienne mais a du mal à percer. De plus, c'est une femme qui manque cruellement de confiance en elle. Alors qu'elle semblait filer le parfait amour avec Antoine, elle décide de faire une longue pause pour réfléchir à leur couple et savoir ce qu'elle souhaite vraiment. Meredith demande donc six mois à Antoine. Durant cette période, elle organise un Love Tour afin de découvrir son Amourability. Elle est accompagnée de Rose, sa meilleure amie, qui l'aide à réfléchir à ce sujet. En parallèle, elles parcourent la France pour jouer leur spectacle. Quelle décision prendra Meredith à la fin de ce Love Tour ?

"L'autre reste un autre, éternellement. Personne n'est là pour nous "compléter". La complétude est un chemin à accomplir seul."

Comme je l'ai dit précédemment, Meredith n'est pas un personnage que j'ai particulièrement apprécié. En effet, j'ai eu du mal à la comprendre et à ressentir de l'empathie pour elle alors qu'en temps normal, je suis une éponge à émotions ! Je trouve qu'elle se pose beaucoup trop de questions sur sa relation avec Antoine alors que tout est parfait : leur amour est réciproque et ils sont très complices. Je comprends que des doutes puissent s'immiscer au moment d'emménager ensemble, c'est même tout à fait normal. Mais là, je trouve que ce n'est pas vraiment rationnel… J'avais de la peine pour Antoine, qui se retrouve à devoir attendre Meredith. J'ai d'ailleurs eu beaucoup d'admiration pour cet homme, qui reste compréhensif et aimant du début à la fin. C'est vraiment très intéressant d'avoir ses ressentis ainsi que ceux de Rose. J'ai beaucoup apprécié cette dernière, d'une gentillesse et d'une douceur rares.

Au niveau de la construction du livre, le mélange des trois voix narratives est vraiment un gros point positif. Cela donne du dynamisme à l'histoire et cela pousse à la réflexion puisque chaque personnage a une vision de l'amour qui lui est propre. On voit bien qu'il y a autant de façons de penser l'amour qu'il y a de personnes sur terre. Par ailleurs, j'ai aimé retrouvé le mélange entre la fiction et le côté développement personnel. Forcément, cela nous pousse à nous questionner nous-mêmes sur ce que nous ressentons, ce que nous souhaitons et ce que nous projetons sur les autres.

"Quand on est amoureuse, attendre un signe de l'être aimé relève du doux supplice. Les minutes sont des heures. On finit par compter les secondes. Le temps n'est plus jamais le même. Chaque particule du corps est colonisé par le désir qu'on a de l'autre. On ne s'appartient plus."

Même si Meredith m'a agacée à plusieurs reprises, j'ai tout de même apprécié l'intrigue générale. Il y a de beaux moments d'amour, qui m'ont émue. Néanmoins, certains passages sont très improbables et l'histoire perdait un peu de sa crédibilité. La plume de Raphaëlle Giordano m'a plu. J'aime toujours autant la poésie qui transparaît dans son texte malgré la simplicité des mots. Je me suis reconnue dans certaines interrogations des personnages.

Au final, Cupidon a des ailes en carton est une lecture sympathique, dans la même veine que les deux précédents romans de l'autrice, Ta deuxième vie commence quand tu comprends que tu n'en as qu'une et Le jour où les lions mangeront de la salade verte. Le roman est doux, plaisant, feel-good et il pousse le lecteur à la réflexion. C'est un livre que je recommande, malgré quelques points qui m'ont moins plu.