Cela va maintenant faire un an que j’ai découvert la plume de Jojo Moyes avec Avant toi et que je continue à lire ses ouvrages avec toujours autant de plaisir. Cette fois-ci, je me suis plongée dans Le vent nous portera, un superbe roman qui montre l’importance que peuvent avoir les livres pour certains individus.

L’intrigue a lieu dans l’état du Kentucky, dans les années 1930. Alice, une Anglaise, y emménage après avoir épousé Bennett. Convaincue qu’une vie heureuse l’attend, Alice déchante rapidement après son arrivée aux États-Unis. Sa vie conjugale n’a rien à voir avec ce qu’elle avait imaginé. Pour ne pas sombrer, elle décide de rejoindre le projet de bibliothèque itinérante de la région, mené par Margery O’Hare, une femme à rebours des codes de la société et peu appréciée dans la ville. Peu à peu, les deux femmes se lient d’amitié et la bibliothèque grandit. Mais c’était sans compter les manœuvres du beau-père d’Alice, prêt à tout pour discréditer Margery…

"Tu sais ce qu'il y a de pire dans le fait qu'un homme te batte ? dit enfin Margery. Ce n'est pas la douleur. C'est que, à cet instant-là, tu saisis la vérité de ce que c'est d'être une femme. Peu importe ton intelligence, la validité de tes arguments, ou même ta supériorité ; ils peuvent toujours te fermer le clapet d'un coup de poing."

Les personnages de ce roman sont tous extrêmement intéressants, même l’horrible beau-père d’Alice ! Jojo Moyes a réussi à construire une farandole de personnages aux caractères différents et merveilleusement bien construits. J’ai apprécié Alice dès le début. Sa gentillesse la rend particulièrement attachante. Au fil des rencontres et des événements qui ponctuent sa vie, elle apprend à s’affirmer et à oser dire ce qu’elle pense. J’ai adoré la voir évoluer ainsi. On sent bien qu’elle prend exemple sur Margery. Cette dernière est une femme au fort caractère, qui n’a pas peur de revendiquer sa liberté dans une société où la place de la femme est à la maison, à satisfaire les besoins de son époux. Margery va au-delà de tous ces carcans et se fiche totalement de ce que les autres pensent d’elle et de son mode de vie. On peut dire que c’est une héroïne sacrément badass !

Les thèmes abordés dans cet ouvrage sont tous aussi divers que les personnages. Cette intrigue de bibliothèque itinérante menée par des femmes met au premier plan les questions de féminisme, d’illettrisme, mais aussi de racisme, à partir du moment où Sophia, une femme de couleur, rejoint les autres bibliothécaires. Le lien entre ces dernières est particulièrement fort. L’amitié, lorsqu’elle est véritable, traverse véritablement les différences et les obstacles. Ce qui m’a particulièrement plu est également la part belle faite aux livres : tout au long du récit, on voit très clairement que les livres ont le pouvoir de transformer des vies et de rendre les gens heureux.

"S'instruire, c'est agrandir son univers."

Sans surprise, la plume de Jojo Moyes m’a convaincue. Avec ses jolies descriptions, j’ai voyagé aux côtés des bibliothécaires, dans les différents décors du Kentucky, passant des montagnes rocailleuses aux plaines arides. Je trouve que la couverture est, à ce titre, particulièrement réussie. On retrouve le thème de la liberté par la nature et par la lecture. Enfin, je ne me suis pas ennuyée une seule fois, tous les rebondissements s’enchaînent très bien.

Vous l’aurez compris, j’ai passé un excellent moment avec Le vent nous portera. Inspirée de faits réels, cette histoire m’a appris des choses sur les États-Unis des années 1930 et je me suis attachée aux différents personnages. Une réussite, qui me donne envie de continuer à lire les romans de Jojo Moyes !