Frankly in love - David Yoon

février 21, 2021


Résumé

Frank-Li est un Limbo, terme de son invention pour désigner ces adolescents tiraillés entre leur héritage coréen et leur éducation à l’américaine. En ce qui concerne sa vie amoureuse, ses parents n’ont qu’une règle : sa petite amie sera coréenne.

Quand Frank s’entiche de Brit, l’intelligente, la merveilleuse, la… blanche Brit, les problèmes s’annoncent. Voyant qu’une autre Limbo, Joy, vit une situation similaire, Frank a une idée : pourquoi ne pas feindre une relation avec Joy, pour sauver les apparences face à papa-maman, et regagner sa liberté ?

Plan parfait, mais, sans ses parents sur le dos, face à cette vie qui commence, Frank se demande s’il a vraiment compris ce qu’est l’amour… Ou même ce qu’il est, lui.


Mon avis

Frankly in love est un roman qui m’a intriguée lorsque j’ai vu tous les avis positifs à son sujet. J’ai fini par me laisser tenter à l’occasion d’une lecture commune avec Pauline, Je lis donc je suis. C’était trop chouette de pouvoir échanger nos opinions au fur et à mesure de notre avancée dans le roman. Merci Pauline pour ce super moment ♥ Rentrons maintenant dans le cœur du sujet.

 

Nous suivons le quotidien de Frank Li, un Limbo, tel qu’il se définit lui-même. Ses parents sont coréens et ont immigré aux États-Unis pour offrir un avenir meilleur à leurs enfants. Il a du mal à trouver sa véritable identité, entre des parents profondément attachés à leurs origines coréennes, et un mode de vie à l’américaine. Au lycée, Frank fait la rencontre de Brit, une américaine « pure et dure ». Mais d’emblée, il sait qu’elle ne sera pas acceptée chez les Li : les parents veulent impérativement qu’il fasse sa vie avec une Coréenne. Frank et son amie Joy, une autre Limbo confrontée au même problème, mettent en place un stratagème pour échapper aux carcans familiaux et vivre chacun leur passion amoureuse…

 

« Je ne sais pas ce qui serait le pire : sortir avec une fille que mes parents détestent, ou avec une qu’ils adorent. Être rejeté ou être surveillé de trop près. »

 

Frank est un personnage que j’ai trouvé très intéressant dès les premières pages : les questions qu’il se pose sur son identité sont légitimes et passionnantes à creuser. En effet, comment être heureux et épanoui lorsque l’on vit avec des parents profondément racistes ? Franchement, j’étais choquée de voir à quel point les parents de Frank sont racistes alors qu’ils sont eux-mêmes immigrés. Au lieu de prôner la tolérance et la solidarité, notamment entre minorités, ils s’enferment dans un communautarisme effrayant. Honnêtement, je n’ai pas apprécié les parents Li. Ça me rendait folle de voir qu’ils essayaient de tout contrôler dans la vie de leur fils. En ce sens, j’ai aimé suivre Frank dans ses interrogations. Malheureusement, je trouve que tout le travail de réflexion qu’il a n’est pas assez profond et certains de ses choix m’ont déçue. Il en est de même pour Joy. Je l’ai beaucoup aimée au début, je la trouvais drôle et pleine de vie. Mais ses décisions m’ont déçue également. Finalement, ce sont les personnages secondaires que j’ai beaucoup plus aimé dans ce roman. Brit est une fille géniale, toujours prête à se remettre en question et à faire des efforts pour rendre les autres heureux. Q, le meilleur ami de Frank, est un garçon extra, sur lequel on peut compter. J’aurais aimé qu’il soit mis plus en avant.

 

« Mais est-ce qu’ils sont si dingues que ça ? On a tous envie de pouvoir simplement aimer qui on veut. »

 

Le roman soulève de nombreuses questions délicates : le racisme, la pression familiale, le mensonge. D’autres questions, auxquelles on ne s’attendait pas, sont aussi abordées. J’ai réellement aimé la façon dont David Yoon traite le sujet du racisme : il montre les choses telles qu’elles sont, sans chercher à minimiser la vérité. C’est fort, c’est percutant, ça met en colère. Après, je trouve que d’autres thèmes arrivent un peu comme un cheveu sur la soupe et sont trop peu creusés. Peut-être aurait-il fallu aborder moins de sujets « lourds ». En tout cas, l’intrigue est donc loin d’être légère. Heureusement, on arrive à rire, notamment avec drôles d’idées de Frank et de sa bande d’amis.

 

Au final, je ressors de ma lecture un peu sur ma faim. J’ai l’impression que certains personnages et certaines intrigues ont été bâclés. En refermant le roman, je me suis dit « Tout ça pour ça ». Malgré des moments d’incompréhension et de franche exaspération, Frankly in love est une bonne lecture, qui met en lumière des sujets dont il est essentiel de se préoccuper.


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4 commentaires

  1. Personnellement, j'ai eu un coup de coeur pour ce livre ! J'ai vraiment beaucoup aimé Frank. Il m'a beaucoup touchée parce que je trouve que ce livre est une réelle identitaire, qui se passe de surcroit à l'adolescence, une période charnière. C'est vrai que le racisme des parents de Frank est effarant, mais ça ne m'étonne pas puisque j'ai déjà été confrontée à un certain communautarisme.

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    1. Je comprends que le roman t'ait autant plu si tu t'es reconnue à certains moments dans le personnage de Frank !

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  2. Coucou Laura! Je suis vraiment une co-lectrice en carton, je ne lis ton avis que maintenant!
    En tout cas, je suis ravie de retrouver mon sentiment dans ta chronique, on a vraiment eu les mêmes impressions ! Surtout concernant les décisions prises par Frank et Joy ^^

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    1. Haha pas de soucis ^^
      Oui, pas beaucoup de surprises sur nos avis comme on en a parlé avant !

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