Résumé
Fidèle, alias Fifi, alias Bouboule, grandit dans une famille
Dysfonctionnelle.
Papa enchaîne les allers-retours en prison, Maman à l’asile.
Mais malgré le quotidien difficile, Fidèle vit des moments de joie,
entourée de ses six frères et sœurs aux prénoms panachés : Alyson, JR, Dalida,
Jésus… Cette tribu un peu foldingue demeure « Au bout du Monde », le
bar à tocards que tient le père dans Belleville.
À l’adolescence, la découverte de son intelligence précoce mène Fidèle
à « l’autre » bout du monde : un lycée des beaux quartiers où
les élèves regardent de haut son perfecto, ses manières de chat de gouttière.
Mais c’est aussi là que l’attend l’amour, le vrai, celui qui
transforme… CELUI QUI SAUVE.
Mon avis
Il y a des romans que l'on aime, d'autres que l'on déteste et d'autres encore qui nous bouleversent et s'ancrent pour très longtemps dans notre cœur et notre esprit. Dysfontionnelle est définitivement l'un de ces derniers pour moi...
Après avoir beaucoup aimé Cœur battant l’année dernière, j’étais
curieuse de découvrir Dysfonctionnelle, un autre roman d’Axl Cendres,
qui m’avait été recommandé dans les commentaires de ma chronique par mes copines Un univers de livres et Two girls and books. Que dire si ce n’est que j’ai tout adoré dans
ce roman si fort, si drôle, si émouvant. Je n’avais même pas atteint les
100 pages que je savais que cette lecture serait un coup de cœur…
Fidèle, surnommée Fifi ou encore Bouboule, est née dans une famille pour
le moins hors du commun ! Sa maman, juive polonaise rescapée des
camps de concentration, est fortement abîmée par son passé et enchaîne les allers-retours
en hôpital psychiatrique. Son papa, Sid-Amhed, fou amoureux de sa
Natouchka, est propriétaire d’un bar à Belleville et se retrouve un peu trop
souvent « au mauvais endroit au mauvais moment ». Dans la
famille, on trouve également la mamie Kabyle, dévouée à sa famille et
fan des Feux de l’amour (mais pas de Victor Newan (un « SALOUPARD »)).
Il y a aussi l’oncle, qui déborde de bonnes idées et qui explique tout
par la « ‘sychologie ». Enfin, on trouve les frères et sœurs de
Fifi : Dalida, Alyson, Marilyne, JR, Jésus et Grégo. Tout au long du roman,
Fifi nous raconte comment elle a grandi au milieu de cette tribu, dans
le bar de son papa « Le Bout du Monde ».
« - Pourquoi on dit zizi pour les garçons et zézette pour
les filles ? C’est injuste ! On devrait dire le même mot pour les
deux… Pourquoi pas zizou ?
Fort heureusement pour Zinedine Zidane, la réforme de Marilyne n’est
jamais entrée en vigueur. »
Fifi, narratrice de ce roman, est un personnage que j’ai adoré dès
les premières lignes. À la fois forte, drôle, généreuse et attachante, c’est
un personnage que j’ai profondément aimé tout au long du roman, malgré certains
de ses choix que je n’approuvais pas. On découvre d’abord Fifi enfant,
surnommée Bouboule à cause de son amour pour le Nutella et de son goût pour la
bagarre. Puis Fifi grandit, elle découvre un autre environnement que celui dans
lequel elle a grandi, en fréquentant notamment un lycée des beaux quartiers.
Elle passera ensuite par de nombreuses phases, alternant entre moments de grande
joie et d’autres profondément tristes. Mais elle restera fidèle à elle-même
(son prénom lui va à merveilles sur ce point !) et deviendra une
magnifique femme, que j’aurais véritablement aimé avoir pour amie dans la
vie réelle. Ce que je retiens surtout de Fifi, c’est sa fierté pour sa
famille : elle ne renie jamais ses origines populaires et justement,
elle en fait sa force.
Au-delà de simplement découvrir Fifi, celle-ci nous embarque à ses
côtés, au milieu de sa famille qu’elle qualifie de « dysfonctionnelle »,
tant elle sort des cadres classiques. Nous faisons donc connaissance
avec tous les personnages que j’ai présentés précédemment et suivons également
leur évolution. Tous ces personnages sont différents mais très attachants (sauf
Dalida, ceux qui ont lu le livre savent pourquoi !). En fait, cette
famille, c’est juste la réalité. Il y a parfois de sacrés drames entre eux,
des paroles dures, des coups bas. Mais il y a surtout un amour indestructible,
bien plus puissant selon moi que dans les familles « fonctionnelles »
rencontrées dans ce roman. Il m’est arrivée de penser que j’aimerais faire
partie de leur famille, malgré les allers-retours du père et prison et de
la mère en asile, c’est pour vous dire !
« Ici, ça ne sentait pas le sucre et la vanille, mais la
bière et la sueur. Qu’importe, c’était notre odeur, celle dans laquelle on
avait grandi, les gens n’étaient pas bien coiffés et la plupart étaient mal
fagotés, mais c’était notre famille, aussi dysfonctionnelle soit-elle. »
La plume d’Axl Cendres est un régal, un délice, une merveille !
Promis, je ne suis pas du tout dans l’abus. Le roman est rempli d’humour :
j’ai ri à voix haute plusieurs fois devant les nombreuses scènes
cocasses et les personnages loufoques. Le comique de répétition qui parcourt le
roman est maîtrisé et ingénieux. Mais j’ai également eu les larmes aux yeux
face aux drames que vit la famille. L’autrice a produit un savant mélange
entre rire, tristesse, colère, joie et nostalgie. Et ce juste dosage se retrouve
à d’autres niveaux, comme celui des thèmes abordés. En effet, dans Dysfonctionnelle,
on y parle religion, famille d’accueil, homosexualité, addiction, traumatisme,
orgasme, guerre, couscous ! Sous ses apparences rocambolesques, l’intrigue
est très mature et nous oblige à avoir une grande ouverture d’esprit.
Enfin, la structure du roman, avec ses allers-retours dans la chronologie de la
vie de cette famille est extrêmement dynamique et bien construite.
Si vous m’avez lue jusqu’ici, je pense que vous l’aurez compris avant
que je ne l’écrive noir sur blanc : Dysfonctionnelle est un coup
de cœur. Mais un sacré coup de cœur, comme je n’en ai pas eu depuis très
longtemps. C’est un roman qui se lit sans modération, à la vitesse de l’éclair
tant c’est simple de trouver sa place dans la famille. C’est un roman
extrêmement juste, qui aborde des sujets qui font mal mais qui donne toujours
de l’espoir. Je pourrais encore écrire longuement sur ce livre tant il m’a
chamboulée alors je vais terminer cette chronique en disant ceci : LISEZ-LE !
Ahhhh, Dysfonctionnelle <3 Comme toi j'ai ADORE ce livre et je suis totalement d'accord : il faut le lire ! C'est un vrai petit bijou. D'ailleurs j'ai bien envie de le relire, je l'ai quand même découvert en 2015, ça remonte !
RépondreSupprimerJe te conseille aussi Coeur battant de la même autrice, il me semble que je l'ai encore plus aimé (oui oui, c'est possible !)
J'ai déjà lu Cœur battant l'année dernière et j'avais beaucoup aimé mais j'ai préféré Dysfonctionnelle :)
SupprimerC'est une très bonne idée de le relire, c'est une valeur sûre *-*
Je suis tellement contente de voir que tu as eu un si beau coup de cœur pour ce livre :D
RépondreSupprimerJe l'ai lu il y a quelques années déjà (2015 ou 2016) donc je ne me souviens pas de tout, mais je me rappelle avoir eu de nombreuses émotions. Comme tu le dis, on passe du rire aux larmes et on s'attache facilement aux personnages.
En tout cas, tu as écris une très belle chronique à propos de ce livre :)
Merci beaucoup, c'est super gentil ton commentaire ! Je suis contente de savoir qu'il t'a plu aussi :)
SupprimerCoucou !
RépondreSupprimerJe l'ai enfin lu !! Et j'ai adoré ! AXL Cendres est mon autrice préféré,j’aimerais en son hommage créer un challenge littéraire . Avec notament des LC et des catégories de romans centrés autour de siens . Il y aura également de nombreux sprints et des minis jeux … Tout cela aux alentours du 7 octobre (=le prix Cendres aura aussi son importance dans le challenge) .
Pense tu que ce projet pourrait t-intérésser ?
Il faut que je vois !
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