samedi 24 octobre 2020

Une famille comme il faut - Rosa Ventrella


On l’appelle « Malacarne ». La mauvaise chair. La mauvaise graine. Parce qu’elle regarde la mer en face les soirs de tempête. Parce que, gamine rebelle, impulsive et sauvage, Maria s’est toujours ri des rumeurs des commères, moquée des haines ancestrales et des rancunes dévotes. Dans le Bari des années 1980, taudis pouilleux aux ruelles tordues, elle veut échapper à son destin, à un père violent et autoritaire, aux amis comme il faut. Elle n’épousera pas un pêcheur et fera des études. Mais peut-on vraiment s’affranchir et réaliser ses rêves sans jamais se retourner ni se trahir ?



J’ai découvert un peu par hasard au travail Une famille comme il faut : il faisait partie des livres que je pouvais emmener chez moi. Le résumé m’a tout de suite attirée car il me faisait penser à la saga L’amie prodigieuse d’Elena Ferrante. Et, effectivement, en me plongeant dans l’histoire, il y a de nombreuses ressemblances avec la célèbre saga italienne, des ressemblances qui m’ont un peu dérangée par moments. Toutefois, la plume de Rosa Ventrella a su m’entraîner dans le Bari des années 80 et j’ai passé un bon moment avec ce livre.

 

« J’avais déjà appris à ne pas trop jubiler parce que le destin, tricheur et maléfique, était toujours prêt à nous faire faux bond ».

 

Une famille comme il faut, c’est l’histoire d’une famille très pauvre, qui vit au milieu de d’autres familles aussi pauvres, dans un quartier populaire de Bari, au sud de l’Italie. Cette famille est composée des parents et de trois enfants. Si le fils aîné, Giuseppe, arrive à s’en sortir en rejoignant l’armée, son frère Vincenzo n’a pas cette chance. Il vit sous les coups de son père, qui essaye de le « redresser ». Enfin, il y a Maria, la cadette, un peu rebelle sur les bords et aux traits sauvages, surnommée Malacarne « mauvaise graine ». Mais celle-ci est aussi très intelligente et elle devient l’espoir de la famille.


Tout au long du roman, nous suivons l’évolution de Maria, de sa tendre enfance à son entrée dans la vie d’adulte. Lorsque l’on fait connaissance avec elle au début, ce n’est qu’une petite fille, souvent moquée par les autres enfants pour son apparence un peu sauvage et sa fougue. Malheureusement, ça ne s’arrange pas avec le temps, elle n’a pas d’ami. La seule personne auquel elle trouve un peu de réconfort est Michele Senzasagne, lui aussi détesté par les autres à cause des mauvaises actions de son père. Ces deux personnages forment un duo qui m’a beaucoup touchée. C’est comme s’ils se sauvaient l’un l’autre. La majorité des autres personnages, à part quelques exceptions comme Giuseppe, sont de mauvaises personnes, jaloux de la réussite des autres et animés par un constant désir de vengeance.


« Les femmes de sa famille lui avaient appris que, quand le cœur battait pour un garçon, il existait un moyen ancestral de savoir si c’était le bon. Il fallait vider une coquille de noix et la remplir de gros sel. La déposer sur l’appui de fenêtre et la laisser toute une nuit. Si le lendemain matin elle était intacte, alors l’amour serait solide et durable. »


L’autrice nous peint un terrible tableau de Bari, où règnent la violence, la vengeance et un puissant patriarcat. C’est magnifiquement écrit, on tremble aux côtés de Maria devant les coups que son père distribue ; on espère avec elle un avenir meilleur grâce à ses bonnes notes à l’école. Comme je l’ai dit plus haut, il y a tout de même pas mal de ressemblances avec L’amie prodigieuse, qui m’ont empêchée d’aimer encore plus ma lecture.


Une famille comme il faut est un roman d’apprentissage intéressant, que l’on lit avec tendresse mais aussi avec colère et tristesse. Le regard réaliste de l’autrice sur l’histoire de son pays rend l’histoire encore plus prenante. Une bonne lecture !

2 commentaires:

  1. Je t'avoue que malgré ton avis positif, ce roman ne m'attire pas plus que ça ! Je lirai d'abord L'amie prodigieuse, et s'il m'a plu peut-être que je reviendrai sur celui ci :)

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