Un appartement à Paris - Guillaume Musso

Paris, un atelier d'artiste au fond d'une allée verdoyante.

Madeline, une ex-flic londonienne, y est venue pour panser ses blessures.

Gaspard, un auteur misanthrope, l'a loué pour écrire dans la solitude.

A la suite d'une méprise, ces deux écorchés vifs sont contraints de cohabiter quelque temps.

Dans l'atelier, où plane encore le fantôme de l'ancien propriétaire, Madeline et Gaspard vont mettre au jour un secret terrifiant.

Et cette découverte glaçante va les forcer à affronter leurs propres démons dans une enquête vertigineuse qui les changera à jamais.

Guillaume Musso est un auteur surprenant pour moi. Si j'ai adoré certains de ses romans, il y a d'autres qui m'ont laissé un souvenir pas génial. Un an après avoir lu mon dernier roman de cet auteur, j'ai craqué à nouveau pour sa plume avec Un appartement à Paris. Le titre et le résumé m'intriguaient. Au final, je suis bien contente d'avoir découvert ce roman, qui m'a tenue en haleine une bonne partie des 500 pages !

Madeline Green, ancienne policière à New-York puis Londres, arrive à Paris, une ville qu'elle adore, pour fêter seule les fêtes de fin d'année. Gaspard Coutances, dramaturge célèbre, débarque lui aussi dans la capitale française afin de trouver l'inspiration pour sa future pièce de théâtre. Par un heureux hasard, il se retrouve à loger dans la même maison près de la gare Montparnasse, à cause d'une erreur de l'agence de location. Si la cohabitation est difficile au début, Madeline et Gaspard vont finir par bien s'entendre, notamment grâce à l'enquête qu'ils vont mener pour découvrir la vérité sur la mort de Sean Lorenz, un célèbre peintre, qui habitait dans la maison que nos compères ont loué.

"Qu'y a-t-il, au fond, de plus triste que de voir son âme sœur devenir son âme damnée ?"

Madeline est un personnage que l'on avait déjà croisé dans L'appel de l'ange, un roman que j'ai lu il y a des années. Néanmoins, j'avais quelques lointains souvenirs d'elle et j'étais contente de la retrouver. Madeline est une femme profondément marquée par son ancien travail, dans la police. On sent bien que ses anciennes enquêtes, dont certaines très éprouvantes, ont laissé des fêlures en elle et c'est ce qui la rend attachante. La forte envie qu'elle a de donner la vie est touchante, on sait instantanément que ce sera une mère qui saura aimer son enfant. Gaspard est très différent de Madeline. Renfermé, cynique, rabat-joie, la liste des adjectifs dépréciatifs pour qualifier ce personnage est longue ! Mais, lorsqu'on apprend à le connaître, on découvre un homme qui cache lui aussi un passé douloureux. Ce sont leurs brisures respectives qui vont rapprocher les deux personnages, qui vont former un duo explosif mais sympathique.

L'intrigue de ce thriller m'a beaucoup plu. On plonge dans le monde de l'art et on sent que Guillaume Musso maîtrise ce sujet. J'ai appris des choses au fil des visites dans les galeries d'art et autres lieux culturels. L'enquête se déroule sur cinq petits jours et nous conduit de Paris à New-York, en passant par Madrid. Autant vous dire que tout va très vite, je ne me suis pas ennuyée ! On va de découverte en découverte, j'ai très vite plongée dans l'enquête, aux côtés de nos deux personnages. C'était assez impressionnant de voir à quel point l'humain peut devenir obsédé par quelque chose ou quelqu'un. Madeline et Gaspard ne pensaient plus qu'au peintre, c'est comme s'ils vivaient pour rétablir la vérité, au point d'oublier leur propre existence.

"Avoir un enfant estompe toute la noirceur que tu as dû endurer auparavant. L'absurdité du monde, sa laideur, la bêtise abyssale d'une bonne moitié de l'humanité et la lâcheté de tous ceux qui chassent en meute. Lorsque tu as un enfant, d'un seul coup, tes étoiles s'alignent dans le ciel. Toutes tes erreurs, toutes tes errances, toutes tes fautes sont rachetées par la simple grâce de la lumière dans un regard."

J'ai beaucoup apprécié la plume de Guillaume Musso dans ce roman. Elle est précise et pointilleuse mais elle sait émouvoir lorsqu'il le faut. Au-delà de la résolution de la mort de Sean Lorenz et de la disparition de son fils, l'auteur nous parle également des passés de Madeline et Gaspard et, ainsi, aborde la question de l'identité. Qui est-on réellement ? Est-ce qu'on se définit par son passé ? Par ses parents ? Par son métier ? Par les enfants qu'on aura peut-être ? Ce sont des questions très intéressantes. Enfin, j'ai également apprécié les questionnements autour de la PMA, puisque Madeline est dans cette démarche pour avoir un enfant. C'est un sujet trop peu abordé selon moi dans la littérature aujourd'hui et qui gagnerait à l'être davantage.

En somme, j'ai passé un très bon moment avec Un appartement à Paris, je ne trouve aucun point négatif à relever ! Ce n'est pas un coup de cœur car je n'ai pas ressenti la petite étincelle qui me fait adorer un roman mais ça reste tout de même une excellente lecture, qui m'a surprise et qui m'a tenue en haleine. Avez-vous des Musso à me conseiller ?