Un si petit oiseau - Marie Pavlenko

Après un accident de voiture qui l'a laissée meurtrie, Abigail rentre chez elle. Elle ne voit plus personne. Son corps mutilé bouleverse son quotidien, sa vie d'avant lui est insupportable. Comment se définir quand on a perdu ses repères, qu'on ne sait plus qui on est, que la douleur est toujours embusquée, prête à exploser ? Grâce à l'amour des siens. Grâce aux livres. Grâce à la nature, au rire, aux oiseaux. Avec beaucoup de patience, peu à peu, Abi va réapprendre à vivre.

Marie Pavlenko est une autrice dont j'ai beaucoup entendu parler ces derniers mois et j'avais très envie de découvrir l'un de ses romans. Je n'étais que joie lorsque j'ai vu Un si petit oiseau dans les rayons de ma médiathèque ! Je l'ai emprunté, sans même lire la quatrième de couverture. Je me suis donc plongée dans le roman sans savoir de quoi il parlait, chose que j'adore. 

Abigail, appelée Abi durant tout le livre, a vécu une expérience traumatisante : suite à un accident de voiture, la jeune fille est amputée de son bras droit. En sortant de l'hôpital, Abi se renferme complètement sur elle-même et coupe les ponts avec tout ce qui la ramène à son "ancienne vie". Alors qu'elle s'enfonce de plus en plus profondément dans la déprime, Abi va retomber sur quelqu'un qu'elle n'avait pas vu depuis des années et cette rencontre va la transformer.

"Si tu es un monstre, tu es le plus beau monstre du monde".

Abi est un personnage auquel je me suis immédiatement attachée. Sa fragilité m'a profondément touchée, c'est impossible de rester de marbre face à la douleur dans laquelle elle vit depuis son accident. C'est très compliqué de juger ses réactions car tant qu'on n'est pas dans sa situation, on ne peut pas dire comment nous nous comporterions à sa place. J'ai adoré la voir évoluer au fil des pages, apprendre à accepter son handicap et vivre avec. Les personnages qui gravitent autour d'elle, comme ses parents, sa tante ou encore Aurèle, sont également très intéressants. Je trouve qu'ils apportent tous quelque chose à l'histoire et qu'ils sont tous précieux dans la reconstruction d'Abi.

Au-delà des personnages, j'ai également beaucoup aimé le fait que l'autrice ne se concentre pas uniquement sur Abi et ce qu'elle ressent. En effet, on est également confrontés au désarroi de ses parents, qui essayent tant bien que mal d'aider leur fille. On est face aussi à la colère de Millie, sa petite sœur, qui a l'impression de passer "au second plan" et d'être délaissée par leurs parents. Cet accident a affecté toute la famille et je trouve ça vraiment chouette que les conséquences soient montrées à tous les niveaux. De beaux messages sont communiqués et font réfléchir sur le comportement que l'on pourrait avoir dans ce type de situation.

"Un de ces moments de grâce où chaque particule de l'univers donne l'impression de s'être passé le mot et d'être à sa place. Il suffit de regarder, se saouler de beauté".

On se laisse facilement embarquer dans l'histoire tant l'écriture de Marie Pavlenko est agréable. Il y a des touches poétiques par-ci, par-là. Tout est d'une grande simplicité mais cette simplicité fait du bien et traduit les désirs des personnages : essayer de retrouver une vie plus ou moins "normale". Finalement, l'histoire n'est pas d'une grande inventivité, on suit simplement la reconstruction d'Abi. Mais j'ai adoré suivre sa vie. Par ailleurs, l'autrice transmet à merveilles les émotions. Certains passages m'ont beaucoup émue tandis que d'autres m'ont bien amusée ! 

Un si petit oiseau est un coup de cœur pour moi ! J'ai été embarquée par les personnages, l'histoire, le cadre de l'intrigue… Tout m'a plu ! Je suis très heureuse d'avoir tant apprécié ce roman et je suis contente qu'il ait plu à tant d'autres personnes. Je découvrirai avec plaisir d'autres œuvres de Marie Pavlenko.